lundi 13 mars 2023

Prikosnovénie #1

 

 


 

 

Belladonne: Iris Collection (1999)

Il y a des périodes dans la vie où l'on est un peu monomaniaque sur un artiste ou un label, ou un genre musical.

En ce moment je suis dans ma période Prikosnovénie, du nom de ce petit label qui a fait les belles heures des 90s-2000s et un peu du début des 2010s pour les amoureux des belles voix atmosphériques, folkloriques et néo-classiques.

Un label que je regrette toujours aujourd'hui et dont j'aurais aimé pouvoir posséder plus de disques que ce que j'ai... 

Régulièrement, pour avoir un aperçu du catalogue, le label proposait des compilations donnant à écouter les différentes sensibilités de groupes de différentes nationalités.

Cette compilation, une des premières je crois, se tourne donc vers le Japon, les pays de l'Est, l'Italie, l'Allemagne et la France, pour un voyage onirique où il faut se laisser porter pour en apprécier toute la beauté. Souvent basés sur des instrumentations acoustiques mais pas que, les quinze titres ici présents donnent à entendre des mélodies qui restent intemporelles et toujours un brin mélancoliques...

 


 

 

lundi 5 décembre 2022

Pop vintage

 

 Sylvie (2022) | Sylvie

 Sylvie: Sylvie (2022)

L'album parfait pour "chiller" en cette fin d'annnée même s'il respire plus la fin d'été que le début d'hiver qui approche.

Sylvie est le projet d'un jeune artiste californien, Ben Schwab, qui nous offre ici un premier album à la pochette sépia raccord avec la musique...

Folk estampillé 70s tout droit venu de Californie et americana de qualité tout au long de ces sept titres bien trop courts... piano, guitares, batterie au son mat, voix et harmonies vocales masculine et féminine qui alternent comme aux grandes heures de Laurel Canyon... un album tout en mélodies et douceur qui ravira les amoureux de ce genre musical...

 


 

 

 

 

 

 


vendredi 28 octobre 2022

Jarre & Henry

 


Jean-Michel Jarre : Oxymore (2022)

Un nouvel album de Jean-Michel Jarre peu de temps après le très réussi "Amazonia", c'était pour le moins inattendu...

"Oxymore", le 22e album de l'artiste, sous-titré "Homage to Pierre Henry", en référence à ce pionnier de la musique concrète/expérimentale/électroacoustique disparu en 2017, m'a fait me dire de prime abord qu'il allait nous proposer là son album de musique expérimentale... ça n'est évidemment pas le cas même s'il s'éloigne de plus en plus au fil des années du style qui a fait son succès, ce que je trouve plutôt bienvenu et qui rend sa musique toujours intéressante...

Pierre Henry lui aurait légué des sons autour desquels il a composé. L'approche brute de la musique concrète rend sa musique plus rythmique et moins mélodique mais toujours ancrée dans une approche electro/technno qu'il est nécessaire d'écouter au casque pour en saisir toutes les subtilités... Enregistré en multicanal et binaural à 360°, l'effet immersif en live doit être une expérience à vivre... Il a d'ailleurs donné quelques concerts cette semaine qui sont à voir encore pendant quelques jours pour les amateurs...





vendredi 21 octobre 2022

''...et tout là-haut tu n'm'entends pas...''

 


William Sheller: Albion (1994)

J'ai découvert William Sheller "En Solitaire", comme beaucoup de monde... mais cet album est le seul que j'ai longtemps eu et donc mon premier Sheller...

Je me souviens qu'il avait présenté quelques titres d' "Albion" à Taratata et ça m'avait beaucoup plu... bien que ne connaissant pas tous ses albums, je pense que l'on est très loin de ce qu'il a pu présenter avant et après... un gros son très rock qui contraste fortement avec sa voix qui est toujours resté dans la douceur... mais c'est toujours un de mes préférés... parce que ce qui caractérise William Sheller avant tout ce sont les mélodies et cette connaissance qu'il a de la composition, évidemment héritée de son parcours classique et qui donne à sa musique un aspect particulier qui ne se retrouve pas ailleurs...

"Maintenant tout le temps", "Les enfants sauvages", "La navale" ou "Relâche" en sont des exemples, avec leurs mélodies toujours empreintes de mélancolie qui pourraient sembler simples mais ne le sont pas... Le côté classique se retrouve dans l'épique "Excalibur" qui fait écho à un ancien titre "Le nouveau monde" qui pourraient presque se rapprocher d'une chanson progressive...

Voici ce qu'il en disait dans les notes de pochette de la compilation "Tu devrais chanter" de 1998:

"J'aime la musique British, et j'avais envie d'enregistrer quelque part où l'on ne me connaissait pas du tout, histoire de remettre les pendules à l'heure. Je suis donc allé enregistrer au sud de Londres, à Ridge Farm dans le Surrey. J'ai passé près d'un an là-bas en compagnie d'un ingénieur du son, Mark Wallis, quatre musiciens délires et leurs familles. Il y avait de la place, des enfants qui couraient partout, d'énormes lapins qui traversaient le pelouse et un terrier d'Ecosse tout noir avec lequel j'ai bien sympathisé..."

Je ne sais pas si ça s'entend dans l'album cela dit mais ce fut sans doute une belle parenthèse dans sa carrière...




jeudi 13 octobre 2022

Le retour de Beth Orton

 


Beth Orton: Weather alive (2022)

C'est émouvant parfois des retrouvailles...en musique cela passe souvent par la voix... et celle de Beth Orton en est un bel exemple.

Un peu perdue de vue depuis un moment bien qu'elle ait sorti quelques albums dans les dernières décennies, Beth Orton reste célèbre pour ses trois premiers albums, les plus réussis, publiés à la fin des années 90.

C'est donc avec peu d'attente mais un reste de curiosité que j'ai écouté ce huitième album qui se révèle être bien meilleur que ce à quoi je m'attendais...

Il y a cette voix d'abord, reconnaissable à ce timbre si particulier, même si elle semble encore plus fragile aujourd'hui et donc plus touchante... Elle accompagne une musique downtempo entre folk et teintes légèrement jazz à certains moments, autour de piano, guitare slide, trompette ou saxophone. Ce qui a toujours caractérisé sa musique est cette façon de faire des titres qui s'étirent à base de longues plages presque atmosphériques. Une ambiance toute personnelle qui n'appartient qu'à elle où les cuivres ici sont très en retrait, comme pour apporter une touche de légèreté...

Difficile de citer un titre plus qu'un autre parmi les huit qui forment un album homogène qui nécessite une écoute complète pour s'imprégner d'un univers presque apaisant par moments.




vendredi 7 octobre 2022

Un début culte ...

 


Björk: Debut (1993)


Aussi incroyable que cela paraisse, je n'ai parlé qu'une fois de Björk sur ce blog, j'ai du faire tout le tour des articles pour en être sûre.

C'est pourtant une des artistes que j'ai le plus écouté et aimé depuis bientôt 30 ans, parce que oui, ce 1er album solo (parce que pour elle c'est son 1er album enregistré seule) aura 30 ans l'année prochaine...

Et c'est peu de dire que ça n'est pas aussi évident que ça de le dater tellement il sonne encore aujourd'hui intemporel. Déjà au-dessus de la mêlée en '93 mais toujours pertinent en '22, surtout en regard de ce qui nous est proposé actuellement en termes de pop aventureuse... nul doute que Björk a ouvert la voie à nombre de musiciens et peut-être plus de musiciennes...

Pour une entrée en matière, oser faire des titres avec une harpe ("Like someone in love"), des cuivres ("The anchor song"), des cordes ("Big time sensuality", "Play dead"), des rythmiques ("Human behaviour") qui n'étaient pas devenus la norme (il faut bien se remettre dans le contexte, la musique electro était encore assez confidentielle)et une voix jamais entendue auparavant relevait d'une prise de risque dont Björk n'a jamais eu que faire... 

"Debut" est sans doute son album le plus aérien, qui laisse beaucoup d'espace à ses chansons, elle le décrit comme "simple mais ce qui est simple contient souvent de la force", et cela peut-être une description juste par rapport à ce qui suivra même si certains arrangements annoncent déjà la couleur...

Il faut l'écouter ces jours-ci dans l'émission Totemik de Rebecca Manzoni sur France Inter et dans son podcast disponible sur Spotify reparler de "Debut" pour se rendre compte de sa liberté artistique et de son humilité concernant son héritage musical qui imposent toujours autant le respect...

Sur Spotify donc elle propose de revisiter tous ses albums en podcast à travers des échanges avec certains de ses proches collaborateurs, et c'est évidemment très intéressant et permet d'avoir un nouvel éclairage sur un parcours qui restera singulier dans le monde musical...





vendredi 22 avril 2022

 




Le Seul Élément : Juste une idée obscure de ce qu'est la fierté (2022)

Voilà un p..... de bon disque, de ceux que l'on réécoute inlassablement,  loin de cette culture de la "fast music " dont on est continuellement abreuvés. 

Découvrir Le Seul Élément c'est rentrer dans un univers où tout est à explorer, les textures sonores, les harmonies qui se dégagent des multiples couches musicales et ces ambiances qui font se telescoper Black Metal, Dark Ambient, Cold Wave et cette voix si caractéristique... comme sur le très prenant "00h18".

Les synthés côtoient les guitares, notamment sur les superbes "Danse la nuit" et "Maintenir les frontières ", titre partagé avec le groupe Loth, au final épique. 

Cinq titres seulement mais d'une durée suffisamment conséquente pour permettre aux morceaux de se développer et de dégager une puissance qui prend aux tripes l'auditeur pour ne plus le lâcher jusqu'à la fin. 


dimanche 6 février 2022

Electro confidentielle


Western Edges: Dependency (2021)

Western Edges, c'est Richard Adams, qui a longtemps été un des membres de Hood, groupe anglais devenu culte dans le petit monde de la musique indépendante.

Très éloigné des genres pop, rock, folk ou post rock que le groupe pratiquait, Richard Adams est devenu sous cet alias un adepte d'une musique electro ambient qui n'est pas sans rappeler les belles heures du label Warp il y a une vingtaine d'années. La référence est même revendiquée par l'artiste qui cite Boards Of Canada ou Aphex Twin parmi ses influences. Et effectivement, cette techno ne pourra que raviver des souvenirs aux adeptes d'une musique aérienne faite de nappes éthérées qui s'étirent en longueur et superpositions sur une durée qui peut aller jusqu'au quart d'heure.

Western Edges: Prowess (2019)

Deux ans auparavant, il avait déjà publié un premier album sous son nom, ce "Prowess", dans une veine légèrement plus techno. L'aspect ambient est malgré tout toujours présent, tout comme les mélodies car ce qui caractérise avant tout ces deux oeuvres est son incroyable accessibilité mélodique qui ne devrait laisser personne insensible...

Fait de beats minimalistes et de sons très doux, cette musique ne demande à l'auditeur que de se laisser porter et dériver au gré de ces plages atmosphériques.



jeudi 27 janvier 2022

 

Nick Cave & The Bad Seeds: B-Sides & Rarities Part II (2021)

Cela faisait un moment que j'avais plus ou moins délaissé Nick Cave, tout en écoutant ses dernières sorties tout de même...
Il y a quelques semaines j'ai eu envie de m'y replonger à l'occasion de la parution de ce double album de faces B et de raretés.
Détaillant la période allant de 2008 (album "Dig, Lazarus, Dig!!!") à 2019 (album "Ghosteen"), les 27 titres présents ne sont clairement pas à mettre de côté.
Cette compilation met surtout en lumière le changement de direction qui s'est opéré en dix années, qui a vu le chanteur sortir ses albums les plus aventureux musicalement, grâce en grande partie à la complicité de Warren Ellis, déjà présent dans les Bad Seeds.
Composé de morceaux restés inédits, de démos et d'un titre live qui mérite à lui seul une écoute, ce "Push the sky away" magnifié par un orchestre symphonique et des choeurs absolument sublimes, cet album montre que la direction prise par Nick Cave vers une musique plus orientée vers les machines et autres effets (pour faire court) est celle qui la rend plus intéressante et l'éloigne du ronronnement rock qui semblait parfois le guetter...



jeudi 30 décembre 2021

2021 #4

 

Echoplain: Polaroid Malibu (2021)

Un premier album qui donne le ton d'emblée, ce sera sec et sans fioritures. Trio parisien qui a déjà roulé sa bosse dans plusieurs projets, Echoplain pratique un rock influencé par des formations comme Sonic Youth ou Fugazi, jamais très loin d'un son hardcore qui ne laisse que peu de répit.

Sec dans le son donc mais pas dénué de mélodies, au contraire, "Here I stand" ou "On my own" en sont un parfait exemple. Et même si le tempo semble ralentir sur "Beyoncé", la tension est toujours présente. Le son, très actuel, se teinte quand même par moments de réminiscences issues des années 90 qui correspondent bien aux affinités musicales des trois musiciens.

Sorti en début d'année, cet album resté confidentiel mérite l'écoute de tous ceux qui aiment leur rock acéré.






samedi 4 décembre 2021

Dans la boîte #2

Un petit tour à l'est... 



Garbage Collector : 1988 (1988/2021)


En 1988 les anglais avaient My Bloody Valentine, et les français avaient Garbage Collector mais ils ne le savaient pas, ou pas tous...

Groupe d'un seul album, et quel album, une déflagration dès les premières minutes qui imposent le ton de compositions abrasives que l'on pourrait qualifier de noise avec une voix bien étouffée qui chante en anglais et en français. Il faut aimer ces guitares mi-shoegaze mi-noise qui ont du en rebuter plus d'un (n'oublions pas, 1988, c'est loin...), qui laissent néanmoins apparaitre des harmonies mélodiques, ce qui leur donne un petit goût de reviens-y mérité... Cet album aurait pu aisément sortir en 2021 que l'on n'aurait rien trouvé à y redire...



Scorpion Violente : Uberschleiss (2010/2021)

Deuxième réédition parue sur l'essentiel label New Replica spécialisé dans les disques obscurs des 90s, Scorpion Violente pratique un rock répétitif à base de synthétiseurs. Les paroles inintelligibles font que les voix sont plus utilisées en tant qu'instruments ici et font parfois penser à une sorte de Suicide...

Les guitares possèdent aussi ce petit côté shoegaze qui forme ce mur du son si caractéristique du genre. C'est flagrant sur un titre comme "Ray ov gold". Un "one shot" encore une fois, très hypnotique une fois que l'on s'est laissé happer par cette musique assez unique dans le paysage hexagonal.



Bishop : Bishop (2021)

Une pochette qui ne ment pas sur la marchandise, noir c'est noir comme disait notre cher J. ...

Bishop, c'est la réunion du Black Metal et du Post Metal avec un petit côté expérimental pour pimenter un peu le tout. Tout cela forme un album qui nécessite nombre d'écoutes pour pouvoir en percer les secrets mélodiques qui se cachent sous les strates de son plus ou moins intenses. Une expérience auditive qui récompensera à coup sûr les plus aventureux et adeptes des chemins de traverse musicaux.



samedi 27 novembre 2021

2021 #3

 

Oi Boys : Oi Boys (2021)

"Ici la France tu la prends dans la gueule"

Le 1er album de ce duo messin, "Oi Boys" du nom du groupe, propose 11 titres mêlant l'énergie du punk et la mélancolie de la new wave. Le phrasé fait immédiatement penser aux Bérurier Noir, la référence n'étant pas anodine, le groupe est cité dans la très addictive "Sur la place". 

Faisant la part belle aux guitares et aux synthés, le groupe n'oublie pas les mélodies dans ces titres pleins de rage contenue aux voix intenses, comme "Mon dernier dieu" ou "Le film est mauvais". L'album se termine sur le très émouvant "Mourir accompagné de rien", seulement soutenu par des synthés.

"Oi Boys" se révèle être un 1er album très prometteur à l'ambiance sombre et captivante.




samedi 1 mai 2021

2021 #2






Jean-Michel Jarre : Amazonia (2021)

Encore une sortie surprise, sur un terrain où on ne l'attendait pas forcément... un album ambient très réussi...

La magnifique photo de pochette le laisse deviner, on va se laisser immerger dans la nature et pas n'importe laquelle, la forêt amazonienne... Musique de commande pour une exposition sur le travail du célèbre photographe Sebastiao Salgado, Jean-Michel Jarre a intégré les sons de la forêt, des animaux et des humains qui y vivent pour façonner neuf pièces qui s'enchaînent tel un long trip ambient parfait pour se laisser aller à rêver...

A quelques rares exceptions, il est difficile de reconnaître son style, ça et là quelques sons, rythmes et mélodies  rappellent qu'on écoute un album de JMJ...

C'est la facette du musicien que je préfère, quand il fait dans la sobriété...